Bond de 5 ans pour Kamiya [achevé]

Et voilà mon RP pour ces 5 années. Il ne résume pas tous les événements de la vie de Kamiya pendant cette période, d'une part parce qu'il serait bien trop long, et d'autre part parce que beaucoup de choses qui se sont passées ne méritent pas d'être racontées.
Ce post contient donc ce qui a le plus marqué Kamiya pendant ces 5 années. Pour résumer, le reste du temps, elle s'est attachée à remplir ses missions, à s'entraîner, et à toujours en apprendre plus sur le monde dans lequel elle vie.
Voilà, j'espère que vous vous amuserez autant en le lisant que moi en l'écrivant ^^.





Prologue : Kako no kage (L'ombre du passé)


Cela faisait bientôt quatre ans que Kamiya remplissait des missions pour l'Institut secret d'art Spirituel. Comme il s'agissait la plupart du temps de combats, la jeune fille aimait son travail. Il lui permettait de faire la seule chose pour laquelle elle était douée : se battre. Mais plus qu'un passe-temps, ce travail était devenu sa seule source de revenus. Grâce à ça, elle pouvait manger, s'habiller et payer son loyer.

Elle avait d'ailleurs de la chance d'avoir trouver un logement, sachant qu'elle n'avait plus d'identité reconnue dans le monde des humains. Ou plutôt, elle ne pouvait pas s'en servir, puisque son véritable nom était associé à un meurtre non résolu depuis 5 ans et demi. Cet appartement, au dernier étage d'un petit immeuble de centre ville, lui était loué par une de ses anciennes connaissances humaines.
A vrai dire, la jeune fille n'avait pas vu le propriétaire depuis qu'elle travaillait pour les Shinigami. Elle vivait dans la crainte qu'un beau jour, elle ne puisse plus vivre ici, et nul part ailleurs car tous les autres propriétaires réclamait des papiers d'identité en règle à leurs locataires.

Accoudée à la rambarde de sa minuscule terrasse, Kamiya regardait le soleil se lever. Ses cheveux avaient un peu repoussé, lui faisant ressembler à elle plus jeune. Ce qui l'aurait inquiétée quelques temps auparavant. Mais aujourd'hui, son allure générale avait tellement changée, qu'elle doutait même que ses parents la reconnaisse.
Un t-shirt blanc, portant encore des traces de sang, recouvert d'un blouson en cuir noir léger, et un jean déchiré, auquel pendait plusieurs chaînes, étaient très éloignés de l'image de la petite fille modèle qu'elle était autrefois. Ajouté à cela la cigarette colée sur ses lèvres, et les lames glissées dans ses poches, la seule chose qui n'avait pas changée chez elle était le bleu de ses yeux, aussi profond qu'indescriptible.

D'habitude, Kamiya s'efforçait de penser au jour le jour, n'ayant aucun regret, et ne se souciant guère de l'avenir. Pourtant, à l'aube de cette nouvelle journée, la jeune fille ne pouvait stopper le flot de souvenirs remontant en elle. Des visages se dessinaient, des voix se faisaient entendre…
L'humaine ferma les yeux, essayant de penser à autre chose. Si la plupart des images de son passé se dispersèrent, l'une d'entre elle se fit plus nette. L'image qui remontait le plus loin dans sa mémoire…

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La jeune fille avait longuement réfléchit, et sa décision lui paraissait être l'unique moyen de ne pas craquer sous le stress et la pression qui s'accumulaient sur ses épaules depuis des années. Elle fuguait, ou plutôt elle mettait sa vie à l'écart pour un moment, le temps de retrouver une stabilité psychologique. Rien ni personne ne l'en empêcherais…
00h32, ses parents étaient sortis pour le week-end, seul son frère était là, mais il dormait dans sa chambre. Sans bruit et sans allumer aucune lumière, elle plia une couverture, la mis dans son sac, et descendit à la cuisine. Là, elle se servit dans les placards, en prenant toujours le minimum. Ses économies rassemblées, il ne lui resta plus qu'à écrire un bref mot à ses parents. Il s'inquièteraient, mais la jeune fille voulait tout de même les rassurer : elle reviendrai bientôt, elle le jurait.

*Ils seront morts d'inquiétude de toutes façons… C'est certainement plus pour ma propre conscience que pour eux que j'écris ce mot… *

Jetant le stylo sur la table de la cuisine, elle prit une grande inspiration. C'était le moment, celui de tout quitter, et de prendre du recul sur sa propre vie. Les larmes aux yeux, elle souriait. Enfin, elle avait trouvé le courage.

- Junko ?…

La jeune fille se retourna. Son frère Rai venait d'allumer la lumière et ouvrait des yeux tout rond, devant la vision de sa sœur sur le point de franchir le seuil de la porte à presque une heure du matin.

- Désolée… Tu n'étais pas censé me voir partir…

La jeune Junko tourna la poignée. Elle aurait préférée être seule pour ce moment si symbolique, mais tant pis, elle devait partir maintenant.
Rai se frotta les yeux. Rêvait-il ?… Il revient pourtant assez rapidement à la réalité pour attraper le bras de sa sœur, et la retenir fermement.

- Qu'est-ce que tu fou Junko nee-san ?… T'as vu l'heure ?…

*Moi qui voulais filer discrètement… S'il tente de me rattraper dans la rue, il va ameuter les voisins… Et je vais jamais arriver à le raisonner… *

- Je reviendrais… Ca ne sert à rien de me retenir, je partirais quoi que tu fasses…
- Mais partir où ?… tu reviens demain matin ?…
- Je vais pas te mentir, je reviendrai pas avant plusieurs semaines.

Plus jeune qu'elle, Rai était tout de même assez fort pour écarter sa sœur de l'ouverture, en tirant sur son bras. Il bloqua ensuite l'accès, dos contre la porte. La jeune fille se dégagea rapidement de l'emprise de son frère. Elle était d'un naturel calme, et ne passerai pas en force, car les conséquences auraient pu être catastrophique. Rai pouvait de suite appeler leurs parents, et Junko n'aurait pas eu le temps de fuir assez loin.
Il allait falloir qu'elle s'explique, et qu'elle convainque son frère de la laisser partir. Son départ s'annonçait très mal…

- T'es pas obligé de bloquer la porte ! Je ne t'ai jamais rien demander non ?… Et bien c'est le jour… Tu peux raconter ce que tu veux à qui tu veux, mais attends leur retour demain soir.
- Mais t'as idée de à quel point ce que tu vas faire est dangereux ?… Comment tu compte t'en sortir dans la rue ?… Surtout que les tarés ne manquent pas en ville, tu vas te ramasser que des emmerdes !…
- Et comment tu veux que je m'en sorte ici ?…

La jeune fille lui avait coupé la paroles, et haussé la voix. Lui la fixait comme s'il ne l'avait jamais vu. Se rendait-il compte de l'état dans lequel Junko se trouvait. Le teint terne, maigre, totalement affaibli par le monde dans lequel elle s'était enfermée d'elle-même. Et son mental ne tarderait pas à se dégrader lui aussi à cette allure.
Depuis toute jeune, elle s'était avérée douée. Ses parents l'encourageant, elle avait fréquenté des écoles réputées. Si au début elle se classait première haut la main, ce fut de plus en plus difficile. Elle y parvint grâce à son caractère compétitif, s'acharnant à toujours plus travailler pour conserver sa place. Pour elle-même, un défi personnel. Aujourd'hui, en partant, elle avouait sa "défaite", ayant réalisé à quel point son ancien mode de vie l'avait anéantie.

- De quoi tu te plains ?… Tu as un toit, des parents, tu as des résultats plus qu'excellents, tu es la fierté de la famille, tout le monde t'admire…
- Et moi, je me déteste !
- … C'est toi qui est devenue ce que tu es !…
- Oui, et je vois maintenant où ça m'as menée… Je dois arrêter…
- C'est pas une raison pour partir ! Je comprend ce que tu dis, et tout le monde peut le comprendre… Arrête, mais reste !
- Tu es loin de comprendre… Si je reste, je vais avoir tous ces visages souriant en face de moi, tous ces gens qui sont si fiers de moi, comme si j'étais leur objet de valeur qu'on exposait… Et moi, je rentrerai à nouveau dans ce système, pour ne jamais perdre cette place qui semble si confortable… mais qui n'est qu'une illusion !… Je continuerai à me détruire…

La colère montait en Junko. Son cœur battait plus vite, le sang chaud irriguait les muscles tendus et prêts à réagir dès que l'esprit de la jeune fille n'aurait plus le dessus. Ce moment approchait inexorablement, et l'humaine le sentait. Elle n'avait jamais rien ressentit de semblable, il lui arrivait quelque chose de bien trop puissant pour qu'elle puisse rivaliser.

- Et tu crois t'en sortir mieux toute seule alors que des tas de gens sont prêts à se sacrifier pour t'aider…
- Je ne veux de l'aide de personne ! J'y arriverai seule ou j'en crèverai !
- Tu ne pourras pas toujours…

C'en était trop. Junko n'eut plus le contrôle, comme si une entité s'était emparée d'elle à ce moment précis. Rai vit les yeux de la jeune fille briller. La suite fut rapide. Une créature mi-humaine mi-bête se rua sur Rai. La jeune fille n'avait que peu de souvenirs de ce qui s'était déroulé dans les secondes suivantes.
Elle reprit conscience, à genoux, les main et les lèvres pleines de sang. Le corps de son frère gisait inerte sur le sol de la cuisine. Ayant retrouvé son calme invraisemblablement, la jeune fille se nettoya méthodiquement les mains. Elle compléta le mot d'un "désolée… je ne peut plus revenir en arrière maintenant. Adieu".

Junko, l'enfant de l'obéissance. C'était finit, plus jamais elle ne serait cette fille dont la vie avait été un désastre. Tout allait pouvoir reprendre de zéro. Que lui était-il arrivé ? Qu'allait-elle devenir ? Comment survivrai-t-elle tout simplement ?… Ces questions sans réponses n'inquiétait pas la jeune fille. A partir de maintenant, elle serait une nouvelle personne, et elle prendrai sa vie en main, en se promettant de ne plus jamais revivre son passé.
Une nouvelle vie, qu'elle seule contrôlerai. Une sensation de pouvoir extraordinaire. Elle était devenue le dieu de sa propre vie. Marchant à grandes foulées en s'éloignant de son quartier natal, elle regardait vers le ciel. Cette nuit si sombre était sa nuit, la nuit de sa deuxième naissance, et la puissance qu'elle ressentait était palpable. Kamiya, la nuit divine, est ainsi apparue. Ses souvenirs ne remonterai jamais plus loin qu'à cette nuit-là.
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Acte 1 : Tatakai no owari (La fin d'une bataille)


Une fois de plus, Kamiya franchit le Dangai, retournant au monde des humains, chez elle. D'habitude, le moment où elle posait le premier pied sur ce sol familier lui apportait un grand soulagement, il marquait la fin d'une mission, même si elle devait souvent encore aller faire un rapport.

Mais ce jour-là, la jeune fille, en respirant sa première bouffée de l'air humide du monde des humains où un orage semblait être passé, eut la sensation la plus désagréable et la plus violente de sa vie. IL était revenu, cela ne faisait aucun doute. Le "monstre qui avait déchiré le ciel", ou plutôt, comme elle l'avait appris par la suite, le "menos grande"…
Kamiya aurait reconnu ce reiatsu entre des milliers, puisque son porteur était la seule créature qu'elle avait affrontée, et face à laquelle elle avait perdue… Elle en serait d'ailleurs probablement morte si personne ne l'avait aidé.

La jeune fille échappa la liasse de documents qu'elle portait dans ses bras. Ils se dispersèrent, portés par le vent. Il s'agissait de documents sensés être livrés à l'Institut. Les mains tremblantes, les yeux rivés vers l'endroit d'où provenait l'énergie spirituelle du hollow, Kamiya sentait monter en elle le sentiment de vengeance le plus exacerbé qu'elle n'ait jamais eut…
Après quelques secondes pendant lesquelles l'humaine resta parfaitement immobile, elle se jeta droit en direction de son ennemi du passé. La bête en laquelle se changea Kamiya ne pouvait plus être qualifié de chien, c'était une louve parfaite, fine et agile, dont la fourrure se confondait avec le ciel de nuit.

*Je vais… te tuer… ou mourir… cette fois, nous en finirons… *

La louve filait de toit en toit, semblant presque voler. Ses pattes frôlant à peine les flaques d'eau laissées par la pluie, de minuscules gouttelettes se jetaient dans la nuit à son passage.
Cette course aurait pu durer une seconde ou plusieurs jours, le temps n'existait plus pour la jeune fille. Tout n'était qu'un reiatsu vers lequel il fallait se diriger…

Ne cherchant même pas à se cacher lorsqu'elle trouva le hollow, la louve bondit face à lui, le regard avide de sang.

- Encore en vie hein ?… Aurais-tu perdu la raison pour venir te jeter sur moi de cette façon ?
- Tu as eu ta chance pour me tuer il y a des années… c'est trop tard…

Le monstre sourit. Il savait que le combat serait différent. Il répondit à la bête avec un sourire qui exprimait une envie de tuer peut-être aussi forte que celle de Kamiya.

- Tu n'es pas la seule à avoir progresser…

Sa phrase à peine terminée, il fit pleuvoir une rafale d'aiguilles empoisonnées. Sa vitesse avait au moins doublée, et la jeune louve ne réagit pas, recevant chacune des dizaines d'aiguilles…
Le monstre sut tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il avait déjà affronté l'humaine, et il la savait plus rapide et plus intelligente. La fourrure bleue nuit de l'animale était frappée de tous côté par l'attaque de monstre. Pourtant, derrière les crocs menaçants, le hollow aurait juré voir un sourire…

Malgré la dose superbement élevée de poison qui coulait à présent dans ses veines, Kamiya se rua sur son adversaire, les yeux injectés de sang, toutes dents dehors.
La bataille fut terrible. Rivalisant de puissance, les deux adversaires s'infligèrent de larges blessures ouvertes, répandant le flot rouge tout autour d'eux.

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Kamiya se revoyait chez Narita l'alchimiste, qui lui avait enseigner tout ce qu'il savait sur les poisons. Elle avait elle-même été frapper à sa porte, lui ordonnant presque de l'accepter comme élève.

Le premier antidote qu'elle avait réussi été celui correspondant au poison de ce hollow, qui hantait ses pensées à cette époque. Cela faisait à peine quelques semaines qu'elle avait survécu à ce monstre qui avait déchiré le ciel devant ses yeux…
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Kamiya, louve absolue dans la nuit sombre, ne faiblissait pas. Le menos grande perdait peu à peu sa confiance en lui, son poison ne semblant finalement pas agir. Il compris… mais il ne pouvait plus faire marche arrière.
Il s'effondra au sol après plusieurs heures de combat. Mais avant de l'achever, Kamiya se pencha sur lui et le regarda droit dans les yeux.

- Après notre première rencontre, je croyais que le poison était une arme parfaite… puisqu'il était ton arme et que tu aurais pu me tuer…

*Tu n'aurais pas du partir à ce moment-là… tu étais trop sûr de toi… et c'est trop tard pour regretter… *

- Mais toute arme à son point faible… et celui du poison est même de taille…
- … dis-moi juste… ton nom… le mien est Hazu El Sueño…

Le hollow ne voulait pas entendre que Kamiya s'était déjà protégée de son poison par de multiples injections d'antidote… Il haïssait sa défaite. Le louve crut voir à un moment des larmes aux coins de ses yeux. Elle le comprenait, et malgré la haine sans limite qu'elle lui portait, elle ne lui infligerait pas les détails de son ultime échec.

- Kamiya Blue…

Elle planta tout aussitôt ses crocs dans la gorge du menos, alors qu'il fermait les yeux, admettant sa faiblesse, et son erreur du passé…

Kamiya ne s'était jamais sentie aussi libre. Libre… elle ne devrait plus s'injecter chaque semaine l'antidote A, le premier qu'elle avait fabriqué. Libre… Elle venait de tuer le seul ennemi qui lui avait infligé une défaite. Libre… Elle en avait même abandonné sa mission pour l'Institut, elle n'était au service de personne.

Ce sentiment si puissant gonflait la poitrine de la louve, se faisait de plus en plus intense… Il fut bientôt trop violent pour être contenu par ce corps si fragile. Cette liberté nouvelle devait être extériorisée… Elle remonta dans la gorge de la bête, tel un grondement sourd…
Finalement, la louve pointa le museau en direction des étoiles, et pour la première fois de sa vie, elle poussa un long hurlement à déchirer les cœurs les plus insensibles.

Cette nuit-là, la lune n'était pas encore pleine. Pourtant, tout un quartier de la ville aurait pu jurer avoir entendu le chant d'un loup, aussi triste que la mort, aussi beau que la liberté…

Lorsque Kamiya baissait enfin les yeux sur la ville, il lui sembla un instant apercevoir quelqu'un l'observant depuis le toit d'un immeuble lointain. Mais à peine eut-elle cligné ses paupières, que la créature avait disparu… sans laisser la moindre trace de reiatsu dans l'atmosphère.

Acte 2 : Kotae wo sagasu (Chercher des réponses)

Les jours suivants furent étranges. La jeune fille resta sous forme de loup, et erra sans but. Malgré ses blessures qui se refermaient lentement, Kamiya ne se rendit pas chez elle, ou même à l'Institut pour se soigner. En fait, elle ne contrôlait plus ses mouvements, et c'est assez inconsciemment qu'elle quitta la ville.
Ses pas la menaient toujours plus loin, au plus profond des forêts vierges. Il semblait pourtant à la jeune fille qu'il s'agissait plus d'un voyage intérieur.

Pourquoi avait-elle reçu de tels pouvoirs ? Jusqu'où pouvait-elle les pousser ?… Son dernier combat lui avait fait mesurer à quel point elle avait progressé, et surtout le plaisir qu'elle avait ressenti en le comprenant.
Au début, elle s'était laissée envahir par sa force, mais déjà quelques minutes après l'avoir acquise, elle avait repris le dessus. Depuis son départ de chez elle, chaque jour avait été mis à profit pour maîtriser ce don.
Et il fallait qu'elle continue ainsi, toujours gagner en puissance, c'était ce qui la rendait plus heureuse. Mais elle voulais y arriver par ses propres moyens, sans aucune l'aide de quiconque. Elle n'aurait jamais accepter de suivre ceux qui ne portaient pas ses valeurs, même si il lui avait proposé toute la puissance du monde.

Au milieu d'un paysage vierge, elle se lança dans le plus long entraînement de toute sa vie. Ne reprenant forme humaine que pour s'entraîner à changer rapidement son apparence, elle enchaînait les courses, le développement de ses techniques, cherchant toujours à augmenter sa vitesse et sa puissance.

Ne restait plus qu'à savoir pourquoi ? Elle eut beau chercher au plus profond d'elle la raison qui avait transformé une jeune fille plutôt douée en tueuse aux pouvoirs surhumains. La réponse était en elle, c'est ce qu'elle découvrit. Mais elle ne pouvait pas l'entendre.
Le temps n'était pas encore venu pour elle de comprendre. Elle sentait juste que c'était bien plus que le Destin qui avait fait d'elle cette louve à la fourrure si sombre.

Sachant qu'elle ne trouverait pas de réponse ici et maintenant, Kamiya quitta la nature sauvage dans laquelle elle s'était enfoncée. N'étant pas revenue directement sur ses pas, elle tomba sur une petite ville portuaire.
Bien moins peuplée que la cité natale de l'humaine, cette ville possédait tout de même son propre Institut. Kamiya reprit forme humaine et s'y rendit, dans l'intention de demander une mission dont le financement lui aurait permis de manger autre chose que ce qu'elle trouvait dans la forêt.

- Une humaine ?…

La responsable du bureau des missions, une Shinigami lieutenant, regarda fixement Kamiya qui venait de se présenter. Comme l'humaine confirma, l'autre lui expliqua que dans cette ville isolée, très peu de cas d'humains possédant des pouvoirs étaient recensés. Et la plupart du temps, ces humains ne pouvaient que voir les hollow, pas les combattre.

- Du coup, chaque cas d'humain aux pouvoirs puissants nous intéresse. Un quartier de recherches a même été établi pour vous étudier… mais excusez moi d'utiliser de tels termes, Kamiya-san…

La première réaction de Kamiya fut de trouver ces recherches absurdes, mais elle réalisa finalement à quel point les pouvoirs des humains supérieurs étaient varié, et parfois très puissants. D'autant plus que leur apparition semblait spontanée et aléatoire, ou du moins restait inexpliquée dans la plupart des cas.

- Accepteriez-vous de subir quelques uns de nos tests, nous avons rarement l'occasion d'obtenir des données d'humains aussi puissant…
- Et bien en fait… J'étais surtout venue chercher une mission…
- Mais ne vous êtes vous jamais demander vous même ce qu'étaient vos pouvoirs ?…

Question stupide, n'importe qui aurait de telles interrogations. Etait-ce l'occasion pour la jeune fille de mieux se connaître elle-même ?… Le moment était-il venu d'enfin savoir… La Shinigami sentait que Kamiya était sur le point d'accepter et lui demanda d'attendre ici, elle allait chercher le responsable de ces recherches.

*Mais si trouve des réponses de cette façon, ce sera tout sauf personnel… et puis, l'idée que ces gens que je ne connais pas m'examinent et en apprenne plus sur mes pouvoirs que moi-même… pourrais-je le supporter ?… *

- Kamiya-san, voici le directeur des recherches dont je vous ai parlé…
- Je suis le professeur Saiku, ravi de faire votre connaissance.

Il s'agissait d'un quincy d'une trentaine d'années, au regard droit et l'air sur de lui. Une lueur dans ses yeux dévoilait à quel point il était "ravi de faire sa connaissance". Ses travaux allaient enfin pouvoir avancer, et il disposerait de données semblant très intéressantes.

- Désolée professeur… Je ne pense pas pouvoir vous aider…
- Ah… Ne vous inquiétez pas, aucun de nos tests n'est douloureux. En une demi-journée vous les auriez tous passés, et on vous seriez rémunérée, bien évidemment.

*S'il était de notre ville, il aurait plus de sujets d'études… je me demande d'ailleurs qui accepterai… *

Saiku avait remarquer que l'humaine était plutôt réticente. Il avait alors jouer la carte de l'argent. Vu l'état de Kamiya après plusieurs mois dans les montagnes, il pensait ainsi parvenir à ses fins. Elle allait forcément accepter, ne serait-ce que pour se nourrir…

- Je préfèrerais qu'on me confie une mission… Une de bas rang me suffirait…

*Même si j'ai lâchée ma dernière mission en cour de route… c'est bien la seule fois que je n'ai pas complété mon travail, et c'était volontaire… cette fois je ferais de mon mieux… Plus rien ne pourrais détourner mon attention à présent… *

Le quincy voyait filer entre ses mains sa plus belle chance de faire avancer la science depuis des années. Il fallait que cette humaine lui donne quelque chose…

- De toutes façon, étant donné que nous ne connaissons pas bien les humains, nous ne pouvons leur faire confiance… qui me dit que vous ne possédez pas les pouvoirs maléfiques d'un hollow par exemple… Le seul moyen pour moi de le vérifier et de faire ces tests, sans quoi nous ne pourrons pas vous confier de missions.

La shinigami acquiesça, c'était une personne très prudente. Le sourire de la victoire se dessinait sur le visage de Saiku.

*Cet enfoiré est prêt à tout… bien… si je ne peux pas bosser ici… *

- Je ne vais pas rester dans ce cas. Pardon pour le dérangement…

Kamiya sortit du bâtiment sans plus rien ajouter. Elle passa sous forme lupine, et repris la route, en direction du Sud.
Mais cette histoire avait renforcé les convictions de l'humaine. Elle était plus déterminée que jamais à approfondir ses pouvoirs. Peut importe le chemin qu'il lui restait à parcourir, elle franchirait tous les obstacles sans faiblir. Un jour, elle saurait qui elle était, pourrait en retirer toute la fierté, parce qu'elle l'aurait découvert seule.

Acte 3 : Saikai (Retrouvailles)


Qu'était-ce ? L'instinct ?… Kamiya avait toujours su qu'il était bien plus puissant que sa propre volonté. Elle se demandait si c'était lui qui la conduisait une fois de plus à l'écart de la ville.
Courant au grès du vent à travers les montagnes, elle finit par comprendre où ses pas la menait. Elle ne fut pas surprise de se retrouver un matin à l'entrée du village où vivait son ancien sensei.

Ici, elle repris forme humaine, traversa les rues bordées de petites maison de campagne. Arrivée devant la maison dans laquelle elle avait passé plusieurs mois à étudier l'alchimie, et notamment les poisons, elle ne trouva pas la force de franchir le portail. Elle s'assit sur le trottoir, dos à la maison, et pris sa tête dans ses mains.

*Qu'est-ce que je fou ici ?… je me suis enfuie de cette maison, y revenir maintenant n'a pas de sens… je n'ai rien à lui dire et lui non plus… je l'ai abandonné sans laisser de traces… Je suis pitoyable… *

Ce n'était pas tout à fait faux. Elle n'avait presque rien mangé depuis son combat contre le hollow, et ses blessures étaient encore douloureuses. Des cernes noires s'étaient creusées sous ses yeux dont le bleu semblait ternis.

- Tu comptes rester longtemps comme ça ?…

Kamiya, dos au portail, reconnu avec stupeur la voix de Narita. Lentement, elle se releva et fit demi-tour, se retrouvant face à l'homme qu'elle avait le plus respecter de toute sa vie. Ses mains et ses jambes en tremblaient.

- Tu as de la chance, je faisais de café… Tu en veux ?… Je me rappelle : sans sucre et sans lait…

*Quoi ?… pourquoi me parle-t-il comme si on s'était vu hier ?… et il m'invite à entrer… il devrait m'en vouloir d'être partie… *

- Bon alors tu te décide, oui ou non ?

La jeune fille rassembla tout son courage, et ouvrit le petit portillon. Le chemin menant à la porte d'entrée paraissait durer à l'infini, comme dans un rêve, ou la personne de laquelle on tente de s'approcher se trouve de plus en plus loin.
C'est les larmes aux yeux que l'élève et le professeur se retrouvèrent enfin, face à face. Kamiya s'attendait à des reproches, ou au moins à une remarque cinglante comme son sensei savait les lancer. Au lieu de ça, il la pris dans ses bras, tel un père n'ayant pas vu son enfant depuis trop longtemps, et lui pardonnant tout, rien que par le fait qu'elle soit là une nouvelle fois.

La jeune fille passa finalement quelques mois au village. Comme par le passé, elle travailla aux côtés de son sensei, à étudier les effets de quelques plantes médicinales. Narita ne lui avait pas seulement offert un café. Il l'avait accueillit, et soignée, sans rien demander de plus en retour que cette promesse :

- Si tu dois partir à nouveau, ne me laisse pas sans nouvelles…

Kamiya avait simplement hocher la tête. Mais elle se promit intérieurement de ne plus jamais abandonner personne. En prenant un peu de recul, elle se rendait compte que sa vie jusque là n'avait été qu'une succession d'abandons. Et d'ailleurs, n'avait-elle pas laisser tomber sa mission pour l'Institut avant de venir ici ?

*Ces papiers semblaient assez importants… ils m'en voudront sûrement… *

Ses retrouvailles avec Narita lui avaient aussi appris que les autres pouvaient la pardonner. C'était en tout cas ce qu'avait fait son sensei, sans la moindre hésitation. En serait-ce de même pour l'Institut ?… Et ses parents ?… pourraient-ils un jour lui pardonner ?… Elle en doutait, car elle ne les avaient pas seulement quitté. Elle leur avait laisser un cadavre sur le dos… celui de son frère…

*Un jour… je trouverais le courage de retourner là-bas… mais ils ont sûrement déménagé… ils ne sont certainement pas restés dans cette maison… *

Ce ne fut pas un "adieu", mais un "au revoir" qu'elle dit en quittant la maison de Narita, laissant cette fois une adresse et un numéro de téléphone. Il lui avait proposé de rester, mais elle voulait retourner en ville, et si possible travailler encore pour les Shinigami.

Elle avait aussi pour projet d'essayer de retrouver les différentes personnes qu'elle avait laisser tomber dans le passé. Cela ne serait pas simple, et peut-être lui faudrait-il encore des années pour en voir certains.
Dans le train qui la ramenait chez elle, son appartement en ville, Kamiya du affronter le contact de la foule. Elle n'avait jamais apprécié cette proximité avec des inconnus, et le train était sans doute le pire endroit. Finalement, elle avait beaucoup aimé courir telle une louve, loin, au cœur de la nature sauvage.

*C'est peut-être de cette façon qu'un jour je parviendrai à comprendre mes pouvoirs… partir quelques jour hors de la ville… mais la prochaine fois j'évite de me battre avant… *

Perdue dans ses pensées, la jeune fille eut bientôt le sentiment désagréable d'être observée. Se retournant sur son siège, elle ne vit que des dizaines de têtes humaines, aucune regardant dans sa direction.

*Je dois être parano… mais vivement que je sorte de ce train… *

Acte 4 : Kaeri (Retour)

Partir en laissant tout en plan derrière soit avait apporté beaucoup à la jeune fille. Elle ne pourrait jamais regretter ce qui lui était arrivé. Pourtant, elle réalisa à son retour en ville qu'elle avait de multiples raisons de se mordre les doigts d'être partie…
Déjà, l'odeur que dégageait son frigo, pas ouvert depuis près de six mois, avait de quoi en faire flancher plus d'un. Mais c'était surtout l'accumulation de factures qui fit frémir la jeune humaine.
Plus effrayant, il y avait la menace d'expulsion de son appartement, pour loyer non payé. En plus, la jeune fille n'ayant pas travailler pour l'Institut depuis un moment, et n'avait plus aucune rentrée d'argent. En payant tout son loyer en retard, ses comptes se retrouvèrent dans le rouge.

Ce n'était pourtant pas le pire… Lorsqu'elle arriva à l'Institut le lendemain, un Shinigami haut gradé la convoqua dans son bureau. Elle savait ce qui l'attendait. Elle s'assit en face de l'imposant bureau en bois exotique.

- Avez-vous la moindre idée de l'importance des documents que vous n'avez pas ramené ?

Non, Kamiya n'en avait aucune idée. La jeune fille baissait les yeux, ne disant rien. Elle n'aimait pas franchement avoir à subir les reproches qui lui étaient faites, d'autant plus que c'était bien la seule fois qu'elle causait des problèmes à l'Institut.

- Il s'agissait d'une mission de rang B, vous devriez comprendre la gravité de votre erreur !
- J'ai fait une énorme erreur, et j'en prend l'entière responsabilité… Je n'ai aucune excuse, ma honte n'a pas de limites… J'espère pouvoir tout de même continuer à travailler pour l'Institut, en vous certifiant que dorénavant je ferais toujours de mon mieux…

Ce n'était pas une erreur, juste un choix personnel. Rien qu'en s'entendant parler ainsi, l'humaine se dégoûtait. Mais il fallait qu'elle puisse encore travailler ici, c'était son seul moyen de gagner de l'argent. Comme elle n'avait pas d'identité officielle, ou du moins qu'elle ne pouvait pas s'en servir, les missions étaient le seul moyen de rembourser ses dettes.

*Je suis bien loin de cette liberté que je croyais avoir atteinte… Si je veux vivre parmi les humains, je dois la sacrifier… soit en léchant les bottes de ce haut gradé, soit en participant à des expériences scientifiques humiliantes… mon choix est fait… *

Après un sermon de plus d'une heure, la jeune fille fut enfin envoyée dans le bureau de demande des missions, avec la garantie que si elle faisait le moindre faux pas il ne servirait plus à rien qu'elle revienne.
Elle reçu une mission de rang D qu'une âme supérieure aurait pu effectuer seule. Les Shinigami n'accordaient plus leur confiance à l'humaine, et même si elle pouvait les comprendre, elle rageait intérieurement.

Et la situation n'évolua pas de plusieurs mois. Kamiya enchaînait les missions les plus simples, qu'elle remplissait à la perfection. Elles lui rapportaient peu, et les dettes de l'humaine s'accumulaient, la poussant à travailler toujours plus.
Cet acharnement devait sembler étrange à l'Institut. Ils avaient beau exprimer leur réticence à confier des missions à une simple humaine supérieure qui avait "trahi", la jeune fille venait de plus en plus souvent.

*Je dois faire quelque chose… je suis enfermée dans un horrible cercle vicieux… *

Kamiya, au travers de ses missions répétitives et lassantes, ne se battait pratiquement plus. Elle s'arrangeait alors pour affronter des hollow par elle-même.
Sillonnant la ville de nuit, allant toujours plus loin, la jeune fille cherchait et détruisait toute créature représentant une menace. Ce n'était pas que Kamiya se soit prise pour une justicière, elle se trouvait juste des excuses pour satisfaire un instinct de plus en plus grand de tuer.
Elle savait qu'elle prenait beaucoup de risque en engageant tous ces combats. A n'importe quel moment, elle pouvait tomber face à un adversaire plus fort qu'elle… Mais continuer à se battre était la seule chose qui la motivait réellement.

A cette époque, il n'aurait pas été surprenant de croiser une louve au regard sauvage courant de toit en toit, et annihilant toute forme de vie hostile.

La jeune fille n'avait quasiment pas de temps libre. Les promesses qu'elle s'était faite à elle-même, de revoir toutes les personnes qu'elle avait laissées à l'abandon, restaient totalement irréalisables pour le moment. Entamer des recherches aurait été une tâche bien trop fastidieuse, demandant bien plus de temps que les quelques heures de repos qu'elle s'accordait entre chaque mission. Et chaque instant de perdu était de l'argent potentiel jeté par les fenêtres.
Dans ces conditions, quitter la ville était tout aussi impossible et irresponsable. Elle continuait à s'éloigner de cette liberté si agréable ressentie quelques mois auparavant…
Cela faisait une bonne excuse à la jeune fille. Elle n'avait pas le temps, voilà tout. Mais en son fort intérieur, l'humaine savait que c'était le courage qui lui manquait. Comment pourrait-elle simplement affronter le regard de ses parents ?…

*Dès qu'il ne s'agit plus de se battre, je suis lâche… me persuader que je ne cherche personne ou que je ne file pas courir les montagnes parce que je n'ai pas le temps n'est qu'une excuse pitoyable pour cacher ma lâcheté… *

Les mois passèrent. Chaque jour, Kamiya effectuait des missions de bas rang pour l'Institut, et chaque nuit, elle libérait la rage qu'elle avait en elle, en se battant avec toute son efficacité et toute sa violence.
Finalement, les missions pour la jeune fille montèrent en grade, et revinrent à leur niveau normal. Bientôt, l'humaine n'eut plus de dettes, et pu même mettre un peu d'argent de côté.

Rapidement, elle eut à nouveau du temps libre, et sa vie sociale s'améliora. Elle avait le temps de créer des liens avec les gens travaillant à l'Institut, et des amitiés se liaient assez facilement.
Elle put revoir son ancien élève, Hikage qui avait largement progressé et Oseus qui était devenu un guerrier puissant. Elle les admirait, et s'était beaucoup attaché à eux.

Si elle l'avait voulut, elle aurait largement trouvé le temps de chercher des traces de son passé. Pourtant, Kamiya n'en trouvait pas le courage, et continuait à vivre l'instant présent.
En attendant de trouver le courage d'affronter son passé, la jeune fille vivait assez heureuse. Elle faisait ce qu'elle aimait, se battre, et n'était plus la louve solitaire qu'elle avait cru devenir.

Malgré sa vie de plus en plus agréable, Kamiya se retrouvait souvent à s'interroger sur le sens de son existence, de ses pouvoirs. Du haut de son petit balcon, elle regardait le soleil se lever sur la ville.
Les souvenirs fusaient dans sa tête, mais elle ne les y en chassait plus. Elle les revivaient avec le sourire. C'est eux qui avaient fait d'elle ce qu'elle était maintenant, et ils lui apporteraient certainement un jour beaucoup de réponses.

[Voilà mon RP pour l'obtention du grade de Capitaine. Je sais qu'au début on dirait pas, mais patience… J'espère qu'il vous plaira. ^^]




Acte 1 : Une mission comme les autres ?

- Tamaki, Kamiya, vous partez à droite. Les autres, avec moi à gauche. N'envoyez le signal qu'à la condition d'être tombé sur l'Arrancar.

Le groupe se sépara ainsi, sans plus d'explication. Les ordres étaient clairs : détruire chaque hollow qu'ils croisaient, et obéir à Haruhi, une shinigami d'un excellent niveau. Mission de rang B, sauf pour cette dernière dont la charge était de superviser le groupe et de détruire l'Arrancar menaçant : mission de rang S. Elle se déroulait dans un château à l'abandon.
Kamiya ne comprenait d'ailleurs pas bien pourquoi on avait confié une telle mission à une lieutenant, bien que celle-ci ait pratiquement le niveau d'un capitaine. Mais elle se gardait bien de faire des réflexions à ce sujet. D'autant plus que son coéquipier, Tamaki, était peu bavard. Ce shinigami occupait un post de lieutenant depuis quelques années déjà, et était un guerrier très doué. Il était totalement absorbé par sa mission, et avançait dans les couloirs sombres à pas rapides mais silencieux.
Les autres, Ryuuga et Kyô, étaient deux jeunes quincy récemment promus au rang de lieutenant. Ryuuga avait refusé l'augmentation de grade, mais était tout de même autorisé à effectuer des missions de rang B.

Un craquement se fit entendre sur la droite. Kamiya avait déjà ses lames au poing. Elle lança un regard à Tamaki. Tous deux avait ressentit le reiatsu, un hollow de niveau soldat se trouvait dans la pièce d'à côté. La jeune femme fit un signe de tête : elle entrerait en premier, le shinigami surveillerait ses arrières. Comme il était déjà blessé par les nombreux combats qui avaient déjà eu lieu dans le bâtiment, il accepta.
L'humaine brisa la porte qui vola en éclats. Un hollow à la fourrure dense, se tenant sur se pattes arrières, rugit avec une telle puissance que les murs tremblèrent. Ils fouettait l'air de ses mains aux griffes acérées. Kamiya bondit dans sa direction, ayant pris l'apparence d'une louve au pelage sombre. En quelques secondes, elle envoya une lame bleue en pleine poitrine de la bête, qui s'effondra et disparu l'instant d'après.
L'humaine et le shinigami reprirent le chemin qu'ils étaient censés suivre, un long couloir orienté selon l'axe est-ouest. Ils marchaient vers le soleil couchant, mais de toute façons, aucune lumière solaire ne filtrait dans les sous-sols du château.

Ce fut un sifflement aigu qui stoppa net leur progression. La fusée de détresse avait été envoyée. Il s'agissait du signal annonçant que l'autre groupe avait trouvé l'Arrancar. Autrement dit, ils n'avaient désormais plus qu'à sortir du bâtiment, car seule Haruhi était concernée par ce combat final.
Pourtant Kamiya insista pour rejoindre le groupe. S'il y avait des blessés, ils pourraient aider à les transporter. Tamaki hésita, et finit par se laisser convaincre.

Lorsqu'il arrivèrent sur place, un grand hall éclairé par des torches aux murs, il y avait des traces de reiatsu du monstre, du sang un peu partout, mais les visages n'exprimait pas la joie de la victoire.

- Il nous a filé entre les doigts… Et Kyô est hors de combat.

Elle pouvait parler… Kyô était peut-être inconscient, mais lui au moins gardait son bras gauche intact. Celui de Haruhi était en lambeau, et nombre de ses côtes étaient brisées.

- Il a battu en retraite ?…

Kamiya avait le sentiment que le monstre n'avait pas fuis pour préserver sa santé. En analysant ses traces de reiatsu dans l'air, la jeune fille avait découvert que l'état de l'Arrancar était bien assez bon pour qu'il se batte encore. Haruhi grimaça.

- Il joue avec nous… Ryuuga, tu reste ici avec Kyô. Tamaki, seul toi peut lancer la dernière fusée de détresse, tu reste avec eux. Kamiya, tu me suis, on part à sa poursuite. Tu n'aura qu'à surveiller mes arrières.



Acte 2 : Conseils, changement de plan

L'idée ne plaisait pas du tout à la jeune femme. Pas parce qu'elle était recalée au rang de "surveilleur d'arrières", mais parce que le groupe se séparait dans une situation où ils étaient en position évidente de faiblesse. Les ordres étaient les ordres… on avait beaucoup insisté sur le fait que durant cette mission, seule Haruhi avait la responsabilité de prendre les décisions.
Le sang de Kamiya bouillonnait dans ses veines. Si l'Arrancar "jouait" avec eux, il s'en prendrais d'abord au groupe le plus vulnérable… autrement dit, à Ryuuga, Kyô et Tamaki.

La shinigami et l'humaine avaient marché côte à côte sur quelques dizaines de mètres dans ce couloir sombre. Kamiya, les poings serrés, craqua.

- On aurait pas dû se séparer.

Haruhi marqua une pause, surprise, et se retourna vers la jeune femme.

- Tu comptait emmener avec nous un blessé grave et ainsi risquer sa vie, et considérablement nous ralentir ?
- Non… mais si on les laisse seuls, ils risquent de se faire attaquer, et nous serons trop loin pour agir, même s'ils envoient le signal.
- C'est pour ça qu'on doit trouver cet enfoiré avant qu'il ne les attaque, dépêche-toi !

*Et dans son état elle compte avancer plus vite que lui ?… elle peut à peine courir… et j'imagine mal le moment où elle devrait l'affronter si par miracle elle le trouve avant qu'il ne s'impatiente et décide de choisir des proies plus faciles… *

- Pardon, mais… justement, à cette allure on ne le rattrapera jamais… Et il a une bonne longueur d'avance…
- Et tu compte faire quoi au juste ?…
- D'abord, retourner dans le hall. Plus vite on y sera, moins de risque on prendra pour les autres.
- Et après ? on attend que son altesse l'Arrancar vienne à nous ? Et puis en parlant de risque, ton champ de bataille contient tout de même un blessé grave, tu voudrais qu'il y reste ?
- Il faut battre en retraite…

Cette phrase avait presque été murmurée, comme si Kamiya se parlait à elle-même. Oui, il fallait battre en retraite. Ne pas entrer dans le jeu du chat et de la souris avec ce hollow démasqué. Sinon, il s'amuserai à les séparer, comme il avait fait en brouillant sa piste tout à l'heure, quand Kamiya était partie avec Tamaki. Le hollow avait alors put attaquer l'un des deux groupe, et avait alors eu l'avantage.

- Battre en retraite ?… Je ne vais certainement pas battre en retraite, pas aujourd'hui. Je vais montrer toute la volonté que j'ai, et j'affronterai ce hollow, et le tuerai de mes propres mains !

Si. Il fallait faire demi-tour et fuir… Du moins faire croire à ce monstre à la fuite du groupe. Voyant son jouet quitter le château, il allait probablement les retrouver lui-même, et les affronter même s'ils étaient plusieurs. Ce serait sa seule chance de s'amuser encore un peu.
Du coup, pour Haruhi et les autres, c'était la fatigue de chercher en moins, et les chances de victoire augmentées par leur plus grand nombre. L'union ne fait-elle pas la force ?
La jeune femme expliqua son idée à Haruhi. Elle était séduite par sa théorie, mais insistait pour affronter ensuite le monstre seule. La fausse fuite ne devait servir qu'à appâter le monstre.

*Soit elle tient à nous protéger, mais elle ne se rend pas compte qu'elle en a autant besoin que nous, et d'ailleurs je ne suis pas si loin de son niveau… soit elle est tout simplement égoïste, et tient à retirer toute la fierté d'une éventuelle victoire… *

Mais c'était décidé, les deux jeunes femmes retournèrent sur leurs pas, et retrouvèrent rapidement les autres. Ils furent étonnés de les voir arriver si vite. Ils ne pensaient pas que Haruhi avait déjà terrasser le monstre… D'ailleurs, ils avaient du mal à croire qu'elle le ferait dans son état, et le pessimisme était de mise.

- Ryuuga, je fais confiance à ton sens de l'orientation, dépèche toi de retrouver la sortie…
- Mais…
- Tamaki, occupe toi de Kyô et suis Ryuuga de près. Kamiya surveille leurs arrières et si un hollow mineur se présente, je te charge de le détruire. Je fermerai la marche, nous battons en retraite.

Elle n'avait pas pris le temps d'expliquer le plan aux autres. Mais elle avait fais de son mieux pour préserver la vie de Kyô, et protéger ceux sur qui elle avait autorité, en se plaçant à l'arrière du groupe. En effet, l'Arrancar ne pouvait les rattraper que par l'arrière, vu qu'il lui faudrait le temps de réaliser qu'ils fuyait, ce qui leur donnerait une longueur d'avance non négligeable.